Ana Sánchez - FSC CCOO Espagne

Après avoir travaillé dans plusieurs entreprises, j’ai été engagée en 1993 dans l’entreprise qui m’emploie aujourd’hui et dans laquelle il n’existait pas de représentation syndicale.

Après avoir travaillé dans plusieurs entreprises, j’ai été engagée en 1993 dans l’entreprise qui m’emploie aujourd’hui et dans laquelle il n’existait pas de représentation syndicale. Nos conditions de travail, nos droits et notre vie personnelle se trouvaient donc entre les mains de notre chef. Après avoir vu et vécu des injustices pendant des années, j’ai adhéré en 1993 à CC.OO et je me suis présentée avec d’autres collègues aux élections syndicales. Nous avons gagné et constitué le premier comité d’entreprise, dont je suis devenue la présidente. Les débuts furent difficiles mais très rapidement nos efforts ont porté leurs fruits, nous avons négocié une convention et avons amélioré considérablement la situation dans l’entreprise. J’ai continué à me présenter aux élections et nous avons continué à gagner.

Peu à peu, je me suis intégrée à la routine du syndicat, j’ai utilisé des crédits horaires pour participer à tout ce qui était nécessaire, j’ai suivi des cours de formation, j’ai appris comment me rendre dans d’autres entreprises pour y informer les travailleurs et travailleuses des avantages d’appartenir à un syndicat, de la manière dont syndicat pouvait les aider à résoudre leurs problèmes de travail, à se former, etc. Ce fut une des époques les plus intéressantes de ma vie, j’ai appris énormément, je me sentais utile, et avec l’assurance d’avoir une bonne formation, je me sentais sûre de moi.

En 2005, le syndicat m’a proposé de faire partie de l’organisation dans la ville où j’habite et j’ai commencé à mener des actions syndicales puis petit à petit à m’occuper du département des femmes. Ce fut une étape difficile parce que cela représentait pas mal de responsabilités et que des changements sont intervenus dans la législation espagnole en matière d’égalité. Tout était nouveau mais ce fut un défi gratifiant. En 2008, je suis entrée au Comité des femmes d’UNI Europa et deux ans plus tard au Comité mondial des femmes, au sein desquels je continue toujours à apprendre, à voir que les problèmes des femmes sont en général les mêmes (bien qu’ils soient particulièrement graves dans certains pays). J’y ai surtout fait la connaissance d’autres femmes qui malgré les différences culturelles, linguistiques et autres pensent comme moi. Actuellement je suis responsable du Département des femmes dans ma Fédération, CC.OO, à Madrid.

Le meilleur moyen de faire quelque chose pour nous est de le faire nous-mêmes, au sein d’organisations qui défendent l’égalité, le respect et la tolérance et luttent contre toute forme de discrimination.