Je suis devenue responsable syndicale à 32 ans, en devenant Secrétaire Nationale avec des dossiers significatifs : informatique, problématiques salariales, égalité professionnelle et international (jusque-là réservé au Secrétaire Général), puis en devenant à 36 ans, numéro deux de mon organisation. Je suis devenue responsable syndicale car mon organisation me l’a proposé. Je n’aurai jamais de moi-même envisagé un poste à responsabilité. J’ai toujours aimé ce que je faisais et mon engagement syndical a du sens : aider les autres, acquérir de nouveaux droits, rencontrer les équipes, négocier, valoriser les militants et les militantes... et positiver. Ce qui m’a donné envie d’accepter cette nouvelle fonction, ce sont les personnes qui ont cru en moi et qui y ont vu mon potentiel, parfois bien avant moi. Tout d’abord, Annick qui a su me repérer, m’a fait grandir dans l’organisation et m’a éclairé sur la place des femmes dans le syndicalisme. Ensuite Arlette, avec qui j’ai fait le programme de tutorat d’Uni Europa et avec qui j’ai appris beaucoup sur le syndicalisme européen, et qui m’a montré son engagement à la fois dans son entreprise et dans son organisation syndicale…Une femme qui a permis d’ouvrir de nombreuses portes aux autres femmes. Et enfin, Jérôme, notre Secrétaire Général actuel, et l’ensemble de notre bureau fédéral, qui m’a proposé cette nouvelle fonction et qui a su me convaincre (et m’avoir à l’usure). Mes compétences et ma capacité d’analyse n’étaient plus à démontrer de par mon engagement dans mon organisation. J’ai eu quelques belles réussites : signature d’un accord sur les violences sexistes et sexuelles dans la publicité, très bons résultats électoraux dans les entreprises, animation du réseau des sentinelles... Ma vision de l’organisation et mes propositions apportaient une nouveauté et la question ne s’est pas posée au moment de trouver les responsables de demain. Ma candidature était donc toute trouvée. Devenir responsable syndicale peut être simple, le rester demande encore plus d’effort mais cela n’est pas insurmontable. Il ne faut pas hésiter à croire en soi, s’entourer des personnes qui croient en vous et garder le positif. Toutes les femmes peuvent devenir responsables syndicales, il suffit d’oser. Osez croire en vous !